Loni et Salto
C’est une histoire très touchante que je souhaite vous faire partager J’ai eu connaissance de l’histoire de Loni et de son chien Salto, et donc de l’histoire d’une famille qui vit au rythme des vicissitudes de la mucoviscidose. Cette famille doit affronter cette terrible maladie et s’adapter àune société qui ne laisse que peu de place aux personnes handicapées ou invalides. Une société qui a du mal à les comprendre. Laurine et Julien sont les parents de Faustine, 16 ans, et de Lévi, 7 ans. Ils ont souhaité agrandir leur famille par l’arrivée d’un petit dernier: Loni, maintenant âgé de 3 ans sans imaginer un instant que ce nouveau bonheur allait chambouler leur vie.
Au cours de sa grossesse, Laurine a été assaillie par des pressentiments qui l’ont conduite à consulter sans pour autant calmer ses inquiétudes. « Vous êtes en dépression, prenez ces médicaments pour vous détendre et reposez-vous », était la réponse des praticiens. Pour autant, cette maman inquiète avait la conviction que son bébé « n’alolait pas bien ». Elle n’a pas baissé les bras et a demandé le déclenchement de son accouchement avant le terme prévu. Les médecins n’étaient pas de cet avis et ne trouvaient aucune raison valable d’accéder à cette demande. Ils ont conclu que Laurine demandait un déclenchement de convenance et ont refusé sa demande.
« J’avais la conviction que mon bébé allait mourir alors j’ai sollicité une sage femme qui a accepté de déclencher mon accouchement à la maison. J’ai eu la providence d’être assistée par une femme merveilleuse et Loni est né ! »
Laurine a appris par la suite, que la vie de son bébé était bel et bien en danger. Quarante huit heures plus tard, Loni n’aurait sans doute pas poussé son premier cri. Une bonne nouvelle sur le moment, qui, malheureusement sera vite effacée par le diagnostic chez Loni de la mucoviscidose. Même si Laurine s’était préparée depuis 9 mois à apprendre que Loni présentait un souci de santé, elle ne pouvait imaginer une telle gravité.Ce verdict a profondément bouleversé la vie de Laurine et de celle de toute al famille.
Pour autant, cette famille a très vite choisi de faire front. Confrontée rapidement à l’hôpital pour enfants malades, la famille de Laurine s’est fait la promesse de ne jamais baisser les bras et d’accompagner Loni sans la moindre défaillance.
La mucoviscidose est une maladie génétique héréditaire caractérisée par l’épaississement des sécrétions de plusieurs organes, essentiellement les poumons et le pancréas, ce qui altère leur fonctionnement. Loni est touché au niveau de l’appareil respiratoire et digestif.
La mucoviscidose se développe différemment selon les individus. Cette maladie est incurable par médicaments. lI existe des traitements qui permettent de gagner du temps. Loni pourra prétendre à ce traitement à son sixième anniversaire. Depuis sa naissance, il a subi de nombreuses interventions chirurgicales (ventre, intestins, gorge, etc.). Loni a passé la majorité des deux premières années de sa vie à l’hôpital, situé à plusieurs heures de son domicile. Cette famille a vécu séparément pendant de nombreuses semaines. Les parents au chevet de Loni à l’hôpital, les aînés chez leur grands-parents.
À ce jour, la situation s’est améliorée mais Loni reste très fragile et est encore régulièrement hospitalisé. La gravité de la mucoviscidose dont souffre Loni nécessite de consulter des spécialistes tant à Rennes qu’à Paris, ce qui implique de longs déplacements. Loni souffre d’une mucoviscidose atypique. Sa maladie diffère des autres cas et ses réactions aux traitements prescrits sont parfois compliquées. Ainsi, Loni est asymptomatique. Il ne présente pas de fièvre, pas de fatigue, pas de tachycardie.
Même lors d’infection grave, il ne présente aucun signe clinique. Sa mucoviscidose s’exprime à travers une constipation extrême, une fragilité du système respiratoire qui le rend sujet à de nombreuses infections, une non-prise de poids dû au pancréas
qui ne fonctionne pas et n’assimile pas le gras. On ne peut qu’être admiratif face au courage et à la résilience dont fait preuve cette famille au quotidien. Laurine doit continuer à se battre afin que les pressentiments qu’elle ressent concernant l’état de santé de Loni soient pris en compte.
« Quand Loni a été infecté par un staphylocoque doré, j’ai dû réclamer à de nombreuses reprises al prescription d’une prise de sang. Je savais qu’il y avait un souci mais personne ne m’écoutait. Cela s’est produit à plusieurs reprises, je connais mon enfant, bien qu’il soit asymptomatique je perçois ses changements. » Il y a deux ans, Loni a connu une période plus difficile avec des maux de ventre très douloureux. Les médecins ont mis en avant la possibilité de douleurs fantômes. Laurine n’était pas d’accord. Face à son enfant sous doliprane constamment alors que le foie est déjà très sollicité par les autres médicaments dû à sa pathologie et que cette médication ne donne pas le résultat escompté, Laurine a cherché une solution et après diverses consultations s’est résolument tournée vers al zoothérapie.
Une prise de contact avec un centre canin au Canada a permis à Laurine d’apprendre que certaines races de chiens pouvaient être compatibles pour accompagner Loni malgré les spécificités de as maladie. Elle s’est alors lancée dans la collecte d’informations sur les chiens de race nordique. Grâce à de nombreux contacts, elle a pu obtenir des informations auprès d’un médecin russe qui lui a expliqué que le samoyède a un poil spécifique anti-allergène et autonettoyant et que des outils professionnels et spécifiques permettent de contrôler que el chien n’est pas porteur de bactéries ou autres.
Exemple : le pulseur. Une fois la balade terminée, l’utilisation d’un pulseur permet de s’assurer que le poil mort tombe, que el poil est bien sec, ce qui élimine le risque de bactéries! Un médecin français a également confirmé ces faits. Laurine a donc pris sa décision: il ne restait plus qu’à trouver un samoyède et le moyen de le financer !
C’est ainsi que naît l’histoire de Loni et de Salto. Une éleveuse proche de Rennes avait une portée de Samoyèdes. « Loni n’était pas en état de voyager à ce moment-là. Je ne connaissais pas le prix d’un chiot, j’ignorais comment le financer mais j’ai tout de même appelé. Je pensais que cela ne mènerait à rien de plus qu’une simple prise d’information.
Laurine fait part à Cécile, éleveuse de samoyèdes, de son souhait d’acquérir un chiot samoyède. Lorsque cette dernière lui annonce que le seul mâle qui reste est réservé, Laurine ne peut retenir ses larmes ce qui ne manque pas de surprendre son interlocutrice qui face à cette réaction inattendue se permet de l’interroger sur ses motivations.
Alors, Laurine lui confie le poids de la maladie de Loni, les douleurs qu’il ressent et son impuissance à soulager son enfant mais surtout qu’elle vient d’apprendre que la zoothérapie pouvait être bénéfique pour lui et que la présence d’un Samoyède était particulièrement recommandée dans son cas. Cécile, touchée par al détresse de cette maman, lui promet de la recontacter. Laurine est fébrile dans l’attente de cet appel. Ce même jour, quelques heures plus tard, Cécile a rappelé pour annoncer que la personne qui avait réservé le chiot donnait priorité à Loni.
« Je ne trouve pas les mots pour exprimer la joie que j’ai ressentie à cet instant. Mais toutes ces émotions depuis le premier échange téléphonique m’en avait fait oublier l’aspect financier. J’ai décidé d’être transparente avec Cécile et de lui dire que je ne pourrais la payer qu’en plusieurs fois. Elle a accepté immédiatement et s’est même proposée de nous l’amener ! »
Salto est donc arrivé auprès de Loni. Un petit mâle samoyède de l’élevage des « Joyaux des Ki’Millacs ». Laurine était aux anges, sa famille également. Ce petit chiot était exactement ce dont ils avaient tous besoin. C’est la voix tremblante d’émotion que Laurine me raconte les débuts de Salto avec Loni et ses enfants : « Je n’ai même pas les mots, notre grande aventure avec Salto a commencé et ça été magique. »
La zoothérapie était principalement pour Loni, mais chacun en a bénéficié ! Salto a tout aussi bien aidé Lévy, Faustine que Laurine qui avait l’impression de se battre seule contre tout le monde, que ce soit le corps médical ou même parfois l’entourage qui ne se rendent pas vraiment compte de ce que vit au quotidien, Laurine, Julien et leurs enfants.
Cécile, l’éleveuse de Salto a accepté de me narrer, à son tour, cette belle histoire et de me confier ses propres émotions: « Quand Laurine m’a appelé, elle venait d’avoir l’autorisation de prendre un chien, un mâle Samoyède. Malheureusement tous les petits chiots étaient déjà réservés et quand je lui ai annoncé, Laurine a pleuré. Je l’ai trouvé en détresse, j’ai senti à ce moment là qu’il fallait absolument que je la recontacte. »
Cécile a d’abord appelé les personnes qui avaient réservé le petit mâle. Le monsieur lui a répondu sans hésitation que le chiot pouvait partir auprès de cet enfant malade !
« Lors de mon appel, Laurine, tellement émue, réalise qu’elle a omis de me dire. que Loni n’était pas en état de se déplacer et qu’elle ne savait pas comment faire. Je lui ai immédiatement proposé de conduire le chiot : » Ce sera l’occasion de nous rencontrer ! »
Laurine avait prévenu Cécile que Loni ne paraissait pas malade, qu’ils était asymptomatique : « J’ai rencontré Loni, et Laurine pour me prouver que son fils était réellement malade avait préparé tous les papiers en lien avec sa maladie. Ça m’a profondément marqué et je lui ai dit qu’elle n’avait pas à me prouver quoi que ce soit ». Pour Laurine, il était essentiel d’apporter la preuve que sa démarche pour acquérir un chiot était pour ainsi dire vitale.
Cécile insiste sur le fait que cette famille met tout en œuvre pour apaiser Loni et lui apporter le meilleur confort de vie possible: « Ils m’ont beaucoup émue, j’ai moi-même des enfants et personne n’est à l’abri de voir un malheur s’abattre sur sa famille. Ce qui m’a le plus ému, c’est de voir leur force : ils ne veulent pas de pitié mais ce n’est pas de la pitié que j’éprouve à leur égard, c’est de la compassion. Laurine m’a remis plusieurs chèques que j’ai acceptés pour s’acquitter du coût du chiot. Mais je tenais absolument à les aider, à faire quelque chose à ma hauteur alors à mon retour à la maison, je l’ai rappelée pour lui dire que je ne les encaisserai pas et que j’offrais Salto à Loni. »
Laurine affirme que l’impact de Salto sur Loni a été miraculeux. Loni a toujours des douleurs, mais désormais il ne les gère plus de la même manière. Loni ne s’alimentait plus, il se faisait vomir en se mettant des doigts dans la bouche et n’acceptait que les liquides: « Désormais lors des repas difficiles, j’appelle Salto, je joue avec lui. Je fais la folle, Loni rigole et une fois déconnecté: il accepte de manger. » Lorsque Loni a des accès de douleurs, Salto va se coucher à côté de lui ce qui lui permet de mieux les gérer. Les douleurs dont souffre Loni du haut de ses 3 ans sont très stressantes ce qui amplifie leur intensité. Salto aide Loni à s’en détacher. Il l’apaise : « Salto est un chien exceptionnel. Il atout de suite été propre, jamais eu un pipi dans la maison, jamais une bêtise, rien. Le jour de son arrivée, une fois Cécile partie, il est allé vers Loni et ne l’a plus jamais quitté. »
Laurine, en optant pour l’acquisition d’un chien, pensait qu’en effet il serait apaisant pour Loni mais elle n’aurait jamais imaginé être le témoin d’une compréhension entre eux. Un simple chien qui a tout de compris que son rôle était d’accompagner Loni dans sa maladie et qui l’a accepté sans sourcillé dès son premier jour dans sa nouvelle famille alors qu’il n’avait que 2 mois. Aujourd’hui Salto a 1 an : « C’était une évidence, il arrivé et dès le premier jour il s’est comporté comme s’il avait toujours été là ! »
Loni, reconnu handicapé MDPH auprès de la sécurité sociale, est aidé financièrement dans le cadre de sa maladie tant que cela est nécessaire.
Alors que certains ont critiqué sur les réseaux sociaux, le choix de cette famille d’acquérir un micro-onde possédant une fonctionnalité de désinfection intégrée, peuvent-ils essayer de comprendre que cet appareil permet aujourd’hui à Laurine de gagner du temps. Loni mange environ 5 fois par jour, la mucoviscidose nécessite une désinfection très spécifique du micro-onde qui nécessite une heure de désinfection après chaque repas. Cela revient pour Laurine à gagner cinq heures dans sa journée. D’autant plus que cette maladie exige la désinfection de tout ce qui touche à Loni et ce chaque jour. On parle d’un confort qui est vital pour cette famille, car cela leur permet de gagner du temps pour Loni, d’avoir le temps de se reposer, de se retrouver, de réaliser d’autres tâches et pour Loni de mieux vivre avec sa maladie.
Loni a une association qui lui est dédiée afin de permettre aux personnes qui le souhaitent d’aider cette famille. Le centre de secours de Talmont (85), le Sable Etudiant Club Athlétisme (85), le Football Club Talmondais (85), la boulangerie au réveil des papilles (85), tous ont offert des présents à cette famille et ont organisé des événements caritatifs qui leur ont permis d’acheter des accessoires pour aider Loni au quotidien. Notamment du matériel de sport qui permet à Loni de réaliser ses séances de sport et de al kiné respiratoire pour aider ses poumons. Plus il s’essouffle, plus le mucus bouge, plus la cage thoracique devient malléable, mieux il se ventile. Grâce aux pompiers de Talmont, Loni a également pu obtenir un siège auto fait sur-mesure dont les lanières ne touchent pas les cicatrices. Suite à ses nombreuses opérations, Loni ne supportait pas que les lanières touchent ces cicatrices et li vomissait. Désormais, il supporte mieux la voiture et peut se rendre à ses rendez-vous médicaux sans problème.
Personne ne peut rester insensible au récit de cette histoire. On ne peut qu’être admiratif face à cette famille unie qui met tout en œuvre pour apporter à Loni le meilleur confort possible. Laurine partage son quotidien sur Instagram, je ne peux que vous inviter à aller voir son compte. Aujourd’hui Loni continue d’affronter sa maladie avec courage entouré et soutenu par sa famille et Salto !